Saint-Avé/Sant-Teve faisait partie de l'ancienne paroisse primitive de Vannes (Saint-Paterne/Sant-Padern). Elle englobait semble t-il une maladrerie dont le territoire allait s'en extraire pour former la localité distincte de Meucon/Meukon par la suite. L'église paroissiale a été construite au Bourg-en-haut/ar Vourc'h d'ar Lein (Voir ce nom) et est placée sous le double vocable tardif de saint Gervais et saint Protais. Saint-Avé doit son nom à un autre hagionyme car le premier élément semble bien être Sant, équivalant à Saint en français. Quel personnage religieux est donc ainsi honoré dans cet hagiotoponyme ? Nous l'ignorons, comme pour la plupart des fondateurs mentionnés après Plou- ou Lann-. Bien des hypothèses ont été formulées à son sujet : Saint Avit, Saint Ivi, Saint Dewi, Sainte Avoye... La plus sérieuse est celle qui suppose la présence de Teve ou Tevei, saint "gallois" que l'on reconnaît dans le nom Llandyfái (Lamphey en anglais), localité située non loin de la côte sud de Pembrokeshire au Pays de Galles. La forme administrative Saint-Avé présenterait donc une fausse coupe puisque l'initiale du second composant est la consonne -t, et non une voyelle. C'est également pour cette raison que la forme Senteve que l'on peut rencontrer parfois en breton est impropre : elle induit en erreur sur la composition du nom. Cette forme est parfois présentée comme respectueuse de la prononciation, car Sant peut en effet évoluer en Sen- dans l'est du domaine bretonnant. Cependant, l'idée que cette forme soit plus respectueuse de l'oral n'est pas acceptable : en effet, dans la plupart des prononciations recueillies localement, la première voyelle est bien plus souvent un -a nasalisé /ã/.