L'article An précède et lénifie le mot Torchenn. L'origine du toponyme n'est pas simple à interpréter. D'aucuns s'accordent pour dire que Torchenn est une forme bretonne du français "torche", duquel il peut provenir, et qui explique la forme administrative "la Torche". Mais avec quel sens faut-il prendre torche précisément en ce cas ? Celui de bouchon, de coussin (de paille...) ou celui de flambeau (lié à des feux servant à la navigation maritime) ? Décrit-il la forme de la célèbre pointe littorale Beg an Dorchenn ? Il nous est impossible de l'affirmer, ni de se prononcer sur la viabilité d'une autre idée, outre celle-ci, mentionnée par Alain Le Berre dans "Toponymie nautique de la côte sud du Finistère". Il y est indiqué que "un dorchenn" peut désigner "un banc" en Pays Bigouden. Nous ignorons totalement sur quels éléments s'appuient quelques autres hypothèses émises par ailleurs, tel que Beg an Dorchenn signifierait "la pointe de la pierre plate" ou serait issu de "Dochen"(sic) qui désignerait les dolmens qui se trouvent sur la pointe. En revanche, un rapprochement avec une variante du mot féminin Torgenn, terme issu de Tor, "panse, ventre" (du vieux-breton Torocen ?) et qui veut dire "relief, tertre, éminence" est plutôt concevable. D'ailleurs, s'agissant de la pointe Beg an Dorchenn, les habitants de Saint Gwennole en Penmarc'h l'appellent Ar Gogell Vras, voire Krogenn an Toull Gwin, dans lesquels Krogell et Krogenn rendent bien la notion de butte ou tertre. La forme écrite de 1380 nous aurait été d'un grand secours si elle avait été lisible et fiable, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Outre Beg an Dorchenn, le nom An Dorchenn entre en composition dans trois autres noms au moins de Plomeur : Prad an Dorchenn, Palud an Dorchenn, Kerfeunteun an Dorchenn.