Le nom breton du Conquet est Konk-Leon. Dans les deux formes, le premier composant est Konk qui signifie "anse, baie, havre". Noté Concha en latin, ce terme est peut-être d'origine celtique. Il correspond au gaélique Cong qui désigne un goulet ou un détroit. Il a donné le français Conche, de même sens. Dans la forme officielle administrative, attestée à une haute époque (XIVe siècle), Konk est afflublé du suffixe diminutif -et. Le deuxième élément de la forme bretonne est Leon. Il se réfère au pays de Léon, Leon ou Bro-Leon en breton, l'un des neufs pays historiques et évêchés bretons. Leon découle du latin Legiones, qui veut dire "légion", à mettre sans doute en rapport avec la légion romaine qui y était basée. La fondation du siège épiscopal de Leon semble dater de la première moitié du VIe siècle. Il est fait mention de ce nom pour la première fois dans la Vie de Saint Pol Aurélien/Sant Paol Aorelian en 884. Il y est question alors du Pagus Leonensis, l'un des dix Pagi (Pluriel de Pagus) de la partie septentrionale de la Bretagne. Ce pays était délimité par l'Aber Ac'h à l'ouest, le Kefleud à l'est, l'Elorn et les Monts d'Arrée au sud. ll était polarisé par la localité de Saint-Pol-de-Léon, site où se trouvait le castellum ou l'oppidum remis à Saint Paul Aurélien, soit le Kastell Paol. L'indication Leon à la suite de Konk permet de distinguer ce Konk de celui de Cornouaille, soit la ville de Konk-Kerne, autrement dit Concarneau. Ajoutons que les habitants du Conquet et des alentours n'emploient généralement que la forme courte Konk à l'oral, car il n'en existe qu'un seul à proximité. Toute confusion avec Konk-Kerne/Concarneau, situé à plus de 100 km, ne peut se produire. A l'oral, le nom peut aussi se décliner avec l'article Ar en tête et provoquer la mutation du K en C'h de Konk : Ar C'honke. Cette forme résulte sans doute de l'adaptation assez récente en breton de l'article défini existant dans forme administrative Le Conquet.