D'après les attestations anciennes du nom, qui remontent au XIe siècle, dont "pago Treguent/pou Treguent", il s'agit d'un nom de pays initialement (un pagus, comme le Poher ou le Poudouvre, par exemple) et dans lequel est attesté l'actuelle commune de Nevez également. D'après ces formes historiques, le premier élément du nom qui nous occupe n'est pas Trev mais Tre, qui veut "dire à travers" ou "au-delà". On retrouve cet élément Tre dans le Porhoët, nom d'un autre ancien pagus breton, dont les attestations anciennes montrent sa composition : Pou (pays) + Tre (à travers) + Koed (bois). La traduction de ce nom dans les textes latins médiévaux est sans équivoque : Pagus Trans Sylvam, soit le "pays à travers le(s) bois" (équivalant à Transylvanie, en quelque sorte !). Le dernier élément de Trégunc/Tregon est plus discuté. Certains ont évoqué l'ancien breton Kenk (branche, qui a donné nombres de toponymes du type Kenkiz, noté improprement Quenquis, Quinquis...). Kenk correspond au gallois Cainc, qui admet en outre le sens de bras de mer. D'autres ont donc supposé la présence de Kenk avec cette acception dans Trégunc. L'idée la plus séduisante est que Kenk soit la forme plurielle de Konk (anse, baie), comme dans Concarneau/Konk-Kerne ou Le Conquet/Konk-Leon, par exemple. En breton, la prononciation du nom de la commune admet des variations localement. Les deux faits notables toutefois sont les suivants : la plupart du temps la seconde voyelle a évolué en un -o nasalisé ou en une voyelle atone qui en découle, en raison de l'accentuation sur Tre qui précède. Cette voyelle "on" (-o nasalisé) se retrouve dans les attestations du nom dans la production écrite de langue bretonne depuis près d'un siècle également, à savoir dans Tregon. L'autre phénomème est la palatisation du /g/ qui devient /j/.