Le nom de commune Plougasnou - Plouganoù dans sa forme bretonne correcte -, se compose de deux éléments : Plou(ev), terme qui désigne une paroisse primitive créée lors de l'installation des Bretons en Armorique, à partir du IVe siècle Le mot provient du latin Plebem, "peuple" mais le sens précis de cette organisation humaine de base fait débat (communauté religieuse/communauté civile). Si l'on se réfère aux formes anciennes, le second composant est l'hagionyme "Cathnou", lénifié après Plou-. Celui-ci associe certainement Kad, "combat" (Cat en vieux-breton) à Gnaou qui signifie "connu, fameux". Gnaou se rencontre en vieux-breton sous les graphies "Gnou" ou "Gnoe" (Léon Fleuriot), notation qui donne non pas -ou mais le son /oou/ ou /ow/ et que l'on écrit -aou en breton moderne. Bernard Tanguy (Dictionnaire des Noms de Communes du Finistère) fait observer que ce nom de personne apparaît dans d'autres noms de lieux en Bretagne et qu'il est également présent dans la toponymie cornique (dans le toponyme Boscathno, où Bos correspond au breton Bod, "demeure, résidence"). La forme "Guicazno(u)" relevée aux XVe-XVIIe siècles désigne en fait le bourg paroissial. Le premier élément Gwig est issu du latin Vicus, "bourg, centre aggloméré". Il est toujours productif dans les formes bretonnes de plusieurs Plouev (Gwikar, forme bretonne de Plougar ; Gwikourvest/Plougourvest ; Gwitalmeze/Ploudalmézeau, etc.), voire seul (Gwipavaz, Gwiglann). Comme à Plouganoù, il était en vigueur il y a peu à Plouguerneau (Gwikerne) et à Plougastell-Daoulaz (Gwikastell). Divi Kervella note en outre que le groupe -où dans Plouganoù, avec l'accent grave sur la dernière lettre ne correspond donc en aucun cas à la forme plurielle d'un nom commun. Le -où marque la forme évoluée après chute du -a, en raison de l'accentuation pénultième qui se pratique dans cette partie du domaine bretonnant (à la différence du nom de commune Arzano/An Arzhanaou par exemple, où l'accentuation porte sur la finale). Enfin, la prononciation [plou-gan-nou], avec un -a nasalisé, est clairement attestée en breton.