Lec'hiet war meur a gumun e Breizh
Kerne est le nom de l'un des neufs pays historiques et évêchés bretons, connu sous la forme francisée Cornouaille. La confusion du nom avec la Cornouaille insulaire (Kernow en cornique, Cernyw en gallois) dans les documents anciens rend encore plus délicate la compréhension du nom. Certaines formes suggèrent un terme descriptif : "cornugallia" (IXe siècle), évoque "la corne de la Gaule", qui coïncide avec la forme péninsulaire de ce territoire. D'autres ont envisagé que le terme décrivait le pays des caps (Cap de la Chèvre, Cap-Sizun, Cap-Caval...). D'aucuns n'excluent pas un terme de localisation, comme dans le breton Kornaoueg/Kornôg, qui désigne l'ouest ou le sud-ouest, situation qui correspond à la Cornouaille insulaire comme à la Cornouaille continentale. D'autres enfin penchent davantage pour un terme d'origine ethnique : les Cornovii étaient une peuplade insulaire du sud actuel de l'Angleterre et pourraient être à l'origine du nom également, en raison de leur incoporation dans les troupes romaines et de leur transfert sur le continent. Si les frontières-est du diocèse sont bien établies (Saint-Gildas, Corlay, portes de Pontivy), celles de l'entité historique ont évolué car elles ont dû englober dans un premier temps toute la partie méridionale de la Bretagne jusqu'à la Vilaine (alors que la Domnonée correspondait à la partie septentrionale), et peut-être au-delà (cf. le toponyme "la Cornouaille" aujourd'hui dans le Maine-et-Loire qui était noté Cornu Gallia au milieu du IXe siècle). Kerne apparaît dans d'autres toponymes, tels Plouguerneau/Plougerne, Concarneau/Konk-Kerne (par opposition à Konk-Leon/Le Conquet), peut-être Koad ar C'herno à Scrignac... Le nom de lieu a aussi donné un nom de personne, que l'on rencontre comme patronyme sous les variantes Querneau, Kerné ou Querne.