Beuzeg-ar-C'hab est le nom breton de la commune connue sous le nom Beuzec-Cap-Sizun. Beuzeg, l'ément principal du nom, est issu du nom de saint Budmael, connu dans sa forme hypocoristique Budog. De l'ancienne forme Budog écoule Beuzeg. La destinée de ce personnage varie selon les sources hagiographiques auxquelles on se réfère : il est présenté comme disciple de Saint Maodez, à l'instar de Saint Tudi honoré également en cette localité (voir le nom Chapel Sant Tudi notamment). Il est encore désigné comme maître de Saint Gwennole. Dans sa propre "Vie", on le présente comme le fils de Sainte Azenor et archevêque de Dol... Le nom Beuzeg est présent dans d'autres noms de lieux sur la commune (Kerveuzeg, Keriliz Beuzeg, Lesveuzeg, Beuzeg Vihan), ou non loin (Kinig Beuzeg, Trebeuzeg) et même dans le nom de l'ancienne paroisse bigoudène identique Beuzeg-Kab-Kaval (bien que prononcé différemment, /bøk/), partagée à la Révolution entre Plomeur, Penmarc'h et Saint-Jean-Trolimon. La mention Ar C'hab après le nom de la commune, appellation bretonne pour "Cap-Sizun", n'est pas comme on le rencontre parfois ailleurs, un ajout récent pour donner une couleur touristique au nom de la localité. Les formes anciennes recueillies montrent que cette précision est déja attestée après le nom dans la première moitié du XIe siècle sous la forme "Capsidum". Ar C'hab correspond au grand cap qui englobe grosso modo les douze communes du canton de Pont-Croix. Kab est issu du latin Caput, "tête" et veut dire justement "cap". Il mute par la présence de l'article défini Ar devant. Comme le fait remarquer Divi Kervella juste à propos, le -p étymologique du nom est conservé dans la dénomination des habitants du lieu, qui sont les "Capistes", du breton Kapiz. Un homme du lieu est dit "ur C'haper", tandis qu'une femme, "ur Gapenn". Comme Beuzec-Cap-Sizun, la commune de Cléden-Cap-Sizun y fait référence dans son nom. Pour ce qui est du terme Sizun, l'origine est à rechercher non loin de cette dernière localité, un peu plus au large. Sizun est en effet la forme pleine du deuxième composant de Enez-Sun - forme bretonne de l'île de Sein - que l'on retrouve encore dans le nom de commune de l'Arrée, Sizun. L'explication en revanche est incertaine. Bernard Tanguy (Dictionnaire des noms de communes du Finistère) réfute l'hypothèse du nom de saint Sidonius, ainsi que tout lien avec le mot courant Sizun, "semaine", Seithun en vieux-breton.